Dimanche 10 mai
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/05
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14:45
Paris, je quitte la station Réaumur-Sébastopol et me dirige un sourire sur les lèvres vers le bar nudiste dont j’ai repéré l’adresse sur un dépliant trouvé dans le
Marais…
Ce sera ma première prestation en un tel lieu et des tas d’images, de mots, et de situations, me reviennent à l’esprit.
Je me remémore, en voyant se profiler à l’horizon cette silhouette virile et pourtant si contrastée par le visage angélique de son propriétaire, un petit texte que j’avais écrit bien des années
plus tôt : " La croisée des désirs ".
" A la vue de ce garçon je ne peux retenir mon souffle.
Ma volonté voudrait que je regarde ailleurs mais en dehors de lui rien n’existe. M’arrêter pourtant me semble impossible et plus que tout je souffre.
Il est là, se rapproche, me frôle, nous marchons sur la même piste, la même route.
Nous nous éloignons et déjà l’envie fait place aux souvenirs, tant de destins croisés, tant d’images oubliées se rassemblent en un puzzle fascinant.
Au loin une autre silhouette se dessine, la scène va bientôt recommencer.
Je pense alors que la vie n’est que souvenirs bons et mauvais jusqu’à l’ultime néant… "
Je chasse de mon esprit cette dernière phrase car tout ce que je veux ce soir c’est m’éclater. Je tourne et ne mets pas longtemps à me trouver devant l’entrée du fameux bar.
Personne alentour quand bien même j’en n’ai rien à foutre.
J’appuie sur la sonnette…
La réponse ne se fait pas attendre. Un beau mec ouvre et me demande d’entrer.
- Tu sais où tu es et comment ça se passe ici ?
- Pas trop. Je suis de Marseille et c’est ma première virée dans ce bar
- Bon, tous les clients ici sont à poil, je te file un sac en plastique, tu y mets tes affaires et tu le donnes au barman qui te remettra un ticket. Tu ne gardes que tes chaussettes et tes pompes,
rien d’autre.
Pendant qu’il parlait j’essayais de me convaincre de ne pas me mettre à bander devant les mecs qui seraient là …
Je paye l’entrée, et passe la seconde porte. Sur le côté un comptoir, où discutent des types de tous âges, certains semblent désinvoltes d’autres plus réservés, mais un point commun les réunit, ils
sont tous nus comme des vers.
Je joue l’habitué et me livre à un strip-tease sous les yeux de ces étranges compagnons de fortune. Je sais qu’ils me matent et feins d’ignorer leurs regards.
Une fois le slip enlevé je me rechausse, je bande à demi et ça me réconforte, d’autant plus que ceux qui m’entourent ont leur sexe dans des situations plus ou moins analogues.
Je dépose mon sachet et glisse mon ticket dans une de mes chaussettes. La fête va commencer…
Au barman, je demande " Et en bas c’est quoi " " Ah, en bas il faut y aller pour voir… "
Je descends l’escalier, et là c’est la cinquième dimension. La plupart des mecs branlent leur sexe, certains l’ont très gros, il y en a de plus ou moins bien foutus, plus ou moins jeunes, de tous
les gabaris. J’entreprends de faire un repérage, la bite droite comme un " i " maintenant.
Au plus profond de l’endroit ça sent le mâle, des mains me caressent dans l’obscurité alors que je passe devant des corps enlacés qui émettent des gémissements de plaisir qui emplissent
l’espace.
Je ne m’attendais pas du tout à ça. Je me trouve à la limite de ce sous-sol, le lieu est assez éclairé et un jeune homme, à peine m’a-t-il vu, se dirige dans ma direction. Je me retourne il n’y a
personne derrière. Putain, c’est moi qu’il veut…
Il me chuchote " Viens, suis-moi ". Putain, le cul qu’il se paye, je rencontre ce mec à peine arrivé, c’est trop.
On va dans une sorte de cabine dont un genre de filet de camouflage militaire recouvre l’entrée. Là il me regarde, commence déjà à m’astiquer la queue de sa main puis se baisse et la porte à sa
bouche. Il sait s’y prendre, son va-et-vient parfait et imaginatif me porte rapidement à l’extase. Il passe alternativement sa langue sur tout mon sexe sans oublier de s’attarder langoureusement
sur mes couilles. Je caresse ses cheveux. Il laisse alors là son ouvrage et emmène ses lèvres sur les miennes. J’ai pu encore voir son visage dans un rayon de lumière. Il est trop bandant ce petit
mec, trop belle gueule, brun, cheveux courts, jeune mais le torse poilu comme je les aime, des pecs assez bien développés et tout et tout.
A mon tour je mets ma bouche au niveau de son sexe et tout de suite le gobe avec délice. Un goût de plaisir charnel prend vie dans ma bouche, alors que mes mains cherchent des bouts de seins dont
le relief montre que je ne suis pas le premier à les manipuler.
Un moment de pompage savant de ma part passe et il m’annonce " Je vais jouir " et je réponds " putain ! moi aussi ". On a éjaculé quasiment en même temps et dans un même râle.
Il disparaît aussitôt parmi les autres ombres de ce lieu que d’aucuns appelleront " de perdition " que je nommerai moi : " de résurrection ".
A mon étonnement j’en veux encore, et retourne au fond, là où j’ai rencontré ce petit mec. Je me poste près d’un groupe qui "s’amuse" dans son coin.
Là le temps est un peu plus long, je ne drague pas, j’attends le prochain volontaire. Il se plante devant moi, il est âgé par contre, au moins 55 ans. J’avais à peine la quarantaine mais en voyant
son sourire sur son visage buriné, sa chevelure argentée qui coiffait un visage sympathique, je me dis en moi-même, " Il a de l’expérience ".
Voyant que je ne suis pas revêche, il commence illico à me faire des choses que jusqu’ici je ne connaissais pas. Il me mordille sur les côtés du buste et ailleurs, à la frontière de la douleur et
du plaisir. Il s’active ensuite sur mon sexe avec une ardeur qui contraste avec son âge que j’ai maintenant oublié… Je respire son corps qui est contre le mien, et lui murmure "tu sens trop bon".
Il me sourit et m’embrasse tendrement, putain il va me faire éjaculer lui aussi. Et c’est le cas. Pendant qu’il m’astique le chibre d’une main, les couilles de l’autre, et qu’il sent que je crache
dessus, au lieu de diminuer il augmente encore le rythme. " Ah, putain, assez, assez, je n’en peux plus ". Il me sourit, serre ma bite, en fait sortir la dernière goutte et susurre " Salut mec, je
vais aller me laver les mains maintenant". Il m’embrasse et lui aussi s’évanouit dans la pénombre.
Putain je m’en vais maintenant, je suis vanné.
Un mec à genoux me barre le passage et me dit, " éjacule sur ma poitrine j’adore ça ".
Reconnaissant de ces premiers contacts en ce nouveau lieu, je commence à me branler sans trop de conviction néanmoins, mais d’autres mecs se joignent à nous, se sèguent en cadence avec moi autour
de l’autre. Monte une tension indicible, je ne sais pas ce qui a provoqué cette dernière réaction, mais l’excitation générale fait que je vais encore gicler. Trois fois dans la même soirée,
certainement l’effet de la nouveauté.
Du groupe, c’est moi qui expulse son sperme, ou ce qui en reste, le premier. Le mec s’en badigeonne les pectoraux et s’en passe sur sa langue gourmande. Je n’attends pas le résultat des autres et
décide alors de rentrer à l’hôtel, repu et vidé.
Dehors rien n’a changé. Je croise de gentils couples hétéros qui ne pourront jamais imaginer que moi le mec au look bien sage, je viens de me perdre et désirerais me perdre encore et encore…
Ce n’est que partie remise… J’ai débarqué ce matin et je suis là pour la semaine entière.
Tiens, un mec au loin s’avance. Je me mets à rire et récite quasiment à haute voix la fameuse " croisée des désirs… ". Je n’ai plus peur de rien ce soir, j’existe…
internath13@laposte.net
j:p)
Par LEQCBON93
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Publié dans : Récits
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